Cette année, la grande migration des grues cendrées s’accompagne d’une inquiétude grandissante. L’épidémie de grippe aviaire, particulièrement virulente en Europe, touche de plein fouet ces majestueux oiseaux. De nombreux individus affaiblis ou morts sont observés le long de leurs routes migratoires, rappelant la fragilité de ce spectacle que l’on croyait immuable.
Leur voyage devient le reflet des déséquilibres qui affectent la nature. Pourtant, malgré la maladie et les obstacles, les grues poursuivent leur route avec cette même force intérieure, guidées par un instinct ancestral.
Sur leur chemin vers le sud, certaines grues trouvent refuge dans les Hautes Fagnes. Ce vaste plateau, alternant tourbières, landes et prairies détrempées, leur offre calme et nourriture avant la suite du périple.
Dans la lumière dorée de l’automne, les bouleaux dressent leurs silhouettes argentées, et les cris rauques des grues résonnent au-dessus des molinies.






Puis vient le lac du Der, immense miroir d’eau où se rassemblent, chaque automne, des dizaines de milliers de grues. Avant de franchir le pas vers les terres méridionales, elles y trouvent repos et sécurité.
Aux premières lueurs du jour, la magie opère : le ciel s’embrase, passant du rouge profond au rose. Les silhouettes des grues s’animent, s’élèvent, et les cris se mêlent à la lumière naissante.
Ce spectacle, à la fois grandiose et fragile, résume toute la beauté du voyage migratoire. Malgré les menaces, malgré les épreuves, les grues cendrées perpétuent leur odyssée, rappelant combien la nature reste à la fois vulnérable et incroyablement forte.















































